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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 23:04

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Si vraiment vous ne connaissez pas l'histoire de Predator, alors disons que le film raconte les aventures d'une équipe de soldats surentraînée, surarmée et surmusculée à qui l'on confie la tâche, soi-disant, d'aller sauver la mise d'un ministre pris en otage par des guerilleros au beau milieu d'une junge quelconque d'Amérique Centrale. Il s'avèrera rapidement que l'objectif de la mission était tout autre, et qu'en prime un prédateur venu d'un autre monde a fait de la jungle en question son terrain de jeu.

 

Pourquoi Predator est-il un chef-d'oeuvre ? Ou plutôt : pourquoi Predator n'est-il pas un film d'action-Schwarzy comme il s'en est tant fait dans les années 80 ? Parce que Predator, tout en épousant tous les codes du genre, choisit d'aller au-delà. Il en garde le meilleur et jette le reste à la poubelle. Parce que Predator, sous ses allures de film que vous avez déjà vu mille fois, est purement et simplement unique.

 

En dessinant son équipe de bonshommes indestructibles, McTiernan joue de tous les clichés possibles et inimaginables : le bourru bouffeur de chique, l'éclaireur indien aux sens aguerris, le soldat Noir qui en jette et, naturellement, le Monsieur Univers autrichien de service qui mène tout ce petit monde à la baguette. Et McTiernan parvient à gérer tout cela sans jamais tomber ni dans une auto-parodie par trop démonstrative, ni dans un premier degré naïf et immature. Il maintient son propos jusqu'à ce que tout le monde commence à se faire buter par la véritable star du film, autrement dit le Predator.

 

Extraterrestre intelligent, doué d'une force colossale et nanti d'un équipement technique qui rendrait fou de jalousie Bill Gates et Marc Zuckerberg réunis, le Predator est un chasseur implacable et sanguinaire. Mais il ne chasse pas pour se nourrir : c'est du sport. Il choisit ses proies en fonction de leur dangerosité et dédaignera la jeune (et jolie) Anna tant qu'elle ne portera pas d'armes. S'il faudra attendre Predator 2 pour avoir quelques pistes supplémentaires sur la personnalité et le fonctionnement social du Predator, on comprend déjà qu'il ne s'agit pas d'un méchant ordinaire. Son background est aussi fascinant que mystérieux.

 

En venant s'insérer dans ce qui commençait comme un film d'action typique, le personnage renverse totalement l'équilibre du film. Les soldats increvables crèvent tous, Schwarzenegger se retrouve seul au sein d'une jungle hostile, et c'est l'un des plus beaux survivals des années 80 qui se déroulent sous nos yeux, un sublime combat à mort entre un soldat récoltant les indices au fur et à mesure, et un alien dont quelques-uns des principaux atouts finiront par devenir ses plus grandes faiblesses.

 

Le résultat est juste époustouflant. McTiernan, dont on ne dira jamais assez combien c'est un grand réalisateur, distille l'angoisse et la tension avec un brio éprouvant, survolant totalement le sujet battu et rebattu de l'enfer vert pour transformer la jungle en une arène morbide, sublimant ainsi le propos initial du Most Dangerous Game (ou, si vous préférez, Les Chasses du Comte Zaroff). Le film a beau avoir presque trente ans, il n'a pas pris une ride en terme de réalisation, même si l'image du DVD commence à baver un peu sur un écran HD gros comme une fenêtre. Pas un temps mort, pas une rupture de rythme, pas une seconde d'ennui. Predator est un miracle.

 

Du coup, je n'exprimerai jamais assez de gratitude à l'égard du groupe Arnocorps, dont je suis tombé amoureux récemment. En articulant chacune de ses chansons sur des citations extraites des films de Schwarzenegger, c'est lui qui m'a donné envie de revoir Predator et m'a offert, en plus de bonheur dans mes oreilles maintenant que j'ai fait l'acquisition de sa discographie, une excellente soirée avant de devoir retourner au boulot demain. Dieu que les week-end de trois jours de Pâques passent vite. Vivement ceux du mois de Mai.

 

Sur ce, je vous laisse. Et pour la peine, une fois n'est pas coutume, je vous inclus une vidéo de la chanson Predetor (l'altération du titre est volontaire) d'Arnocorps.

 

 

 

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