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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 23:12

the-watch-poster.jpg

 

Bouleversé par l'assassinat brutal du gardien de nuit du magasin dont il est le gérant, Evan décide de créer un comité de surveillance du voisinage qui suscite l'hilarité générale et l'intérêt particulier de trois individus qui choisissent de le rejoindre. Des individus sensiblement étranges, force est de le constater, mais toutefois moins étranges que les créatures auxquelles le quatuor va rapidement avoir à faire face.

 

Après Paul et Attack the Block, voici donc une nouvelle comédie de science-fiction, ce qui a le mérite de nous changer des comédies de zombies à la mode et nous permet de nous rendre compte que le mélange des genres a décidément la côte chez les producteurs du moment. Il est loin le temps où des films comme The Frighterners faisaient office d'anomalie au sein d'un paysage fantastique résolument tourné vers le frisson bon marché. L'occasion, une fois encore, de noter l'incroyable impact qu'a eu Shaun of the dead sur les esprits et le formidable décloisonnement générique qu'il a suscité.

 

Cela ne veut pas dire que je n'aime pas, ou plus, les films d'horreur sérieux, mais de temps en temps ça fait du bien aussi de se dérider les zygomatiques et pour cela, The Watch est plutôt efficace. Je ne m'attarderai pas sur le titre français qui, encore une fois, est déplorable et semble spécialement conçu pour effrayer le spectateur. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'allégresse : The Watch est drôle, vraiment drôle. Servi par des dialogues de très bonne qualité et des personnages qui sortent un peu des sentiers battus, il surprend souvent, rate rarement ses effets et se révèle rapidement attachant.

 

Face à ce petit groupe de bras cassés en prise avec des aliens décidés à détruire la Terre, on retrouve en quelque sorte la configuration idéale qui faisait la réussite de Ghostbusters en son temps, un équilibre très senti entre chacun des personnages, portés par des acteurs de talent qui épousent leurs rôles. Sans mettre le film sur le même niveau du chef-d'oeuvre de Reitman ou ses comédients sur celui de Bill Murray ou Dan Aykroyd, on ne peut toutefois qu'apprécier la belle mécanique de The Watch et les prestations hilarantes de Ben Stiller, Vince Vaughn ou Richard Ayoade, le Moss de IT Crowd que l'on retrouve ici avec plaisir.

 

Je dois même avouer que, moi qui ai horreur des suites, je me suis surpris à espérer en regardant le générique de fin (sublime) de The Watch qu'un deuxième volet soit mis sur pied un de ces quatre. Mais il suffit de désirer quelque chose pour que cela n'arrive jamais, alors je ne me fais pas trop d'illusions.

 

Bref, The Watch est une comédie très réussie, que quelques longueurs ou quelques poncifs ne parviennent pas à gacher, et qui n'est pas si prévisible qu'on pourrait le penser au premier abord, ce qui est toujours un bon point. Sa talentueuse réalisation et les superbes prestations de ses acteurs en font un moment de plaisir à côté duquel il serait dommage de passer, du moins si l'on est sensible au genre.

 

Sur ce, je vous laisse.

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 21:52

Burke-and-Hare-New-Poster.jpg

 

William Burke et William Hare, deux escrocs irlandais exilés en Ecosse, découvrent par hasard que le marché du cadavre se porte fort bien à Edimbourg, exacerbé par la concurrence que se livrent les deux facultés de médecine de la ville et par le besoin qu'a le docteur Knox d'être régulièrement fourni en corps frais à disséquer devant son auditoire. Ne pouvant compter juste sur la chance ou le hasard pour se fournir en macchabées, les deux compères font le choix de forcer quelque peu le destin afin de pourvoir à la demande...

 

J'attendais beaucoup, sans doute trop, de ce Burke and Hare tristement affublé d'un titre français vaudevillesque (Cadavres à la pelle...) sans grande saveur. D'abord parce que le nom de John Landis est généralement un gage de qualité, tout comme celui de Simon Pegg. Ensuite, parce que l'histoire sordide et morbide de ce duo d'assassins que fut Burke et Hare est largement méconnue et n'a que très rarement eu les honneurs du cinéma d'épouvante, sauf une apparition magnifique mais totalement anachronique dans la splendide production Hammer de 1971, Dr Jekyll and Sister Hyde.

 

Le film prend soin de signaler que « toute cette histoire est vraie, sauf ce qui ne l'est pas » et ça n'a rien d'inutile : les aventures des deux assassins sont plus que romancées et ne collent en aucune manière avec ce que l'on sait de la réalité des faits. Les motivations sentimentales des personnages, le caractère fantasque de leur personnalité, sont autant d'éléments ludiques qui semblent très éloignés de la moindre vérité historique. En soi, c'est déjà une première déception. Alors que Landis tenait entre ses mains l'opportunité de réaliser une nouvelle oeuvre sombre, baroque et cruelle, à l'image de son Loup-garou de Londres, il opte finalement pour une comédie d'humour noir légère sinon frivole qu'un tel sujet ne méritait pas.

 

La deuxième déception réside d'ailleurs dans le fait que la patte de Landis s'efface totalement au sein de cette réalisation. Bien sûr, le talent est là : certains plans sont juste merveilleux, la direction d'acteur est irréprochable et le tout est techniquement parfait mais il manque la fantaisie, l'enthousiasme sinon l'hystérie propre à tant de films de Landis, qui pond ici de l'image comme un simple exécutant. Esthétiquement parlant, on a l'impression de courir après le Sweeney Todd de Tim Burton, sans les chansons ni l'ambiance. Et pour ce qui concerne le récit, il se déroule dans une linéarité vite ennuyeuse et se révèle à bien des reprises terriblement prévisible. Sans parler des ressorts humoristiques qui sentent presque toujours le réchauffé.

 

Je suis sévère mais j'y suis bien obligé : sans être nul, et même tout en étant une comédie noire tout ce qu'il y a d'honnête, Burke and Hare aurait pu être dix fois, cent fois, mille fois mieux que cela. Un film qui semble avoir de grandes ambitions mais se révèle anodin, même pas spécialement immoral, aseptisé souvent jusque dans ses quelques occasions de se montrer un peu excessif. — La fin est spécialement décevante, de ce point de vue. On se demande pourquoi Landis a éprouvé le besoin de montrer la foule sur le point de lyncher les deux assassins pour ensuite passer à totalement autre chose et livrer au spectateur un dénouement bien plus propret. Cela se ressent comme de l'autocensure explicite. C'est presque étrange...

 

Bref, Burke and Hare permet au moins de revoir Jessica Hynes, la comparse de Simon Pegg dans l'inoubliable série Spaced, ainsi que des acteurs précieux comme Bill Bailey (également un complice de Spaced, mais également et surtout l'incomparable Manny de Black Books) ou le légendaire Tim Curry. En dehors de cela, on sort de ce film en ayant l'impression d'avoir déjà vu ce genre de réalisations cent fois, et l'on se dit que, dans le registre de la comédie d'humour noire, autant revenir aux classiques et se refaire Arsenic et vieilles dentelles, ou aller chercher des films un peu plus rock'n roll tel que Big Nothing, avec David Schwimmer et... Simon Pegg.

 

Sur ce, je vous laisse.

 

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 22:22

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Fana de comics de super-héros et bouleversé par la mort de son coéquipier, un jeune agent de surveillance d'un laboratoire de recherche génétique s'injecte une mixture encore à l'essai dans l'espoir de devenir aussi puissant et indestructible qu'une araignée. Son voeu ne tardera pas à se réaliser avant de devenir son pire cauchemar.


A mi-chemin entre Spiderman et La Mouche, nous voici donc en présence d'un téléfilm de science-fiction qui ne cherche nullement à cacher ses emprunts, jouant volontairement sur un côté rétro dans le choix des décors comme des musiques, bref se présentant avant tout comme une parodie, ce que son titre laissait de toute manière penser dés le début.

 

Hélas, il n'en ressort rien de vraiment ludique. Le film se prend trop au sérieux pour assumer sa dimension de pastiche, et ne creuse pas assez ses ressorts dramatiques pour s'avérer crédible. Il en ressort une succession de clichés sans grande saveur qui ne parvient pas à faire sourire le spectateur, mais le fait bailler en revanche avec un incomparable brio.

 

Bref, autant revoir les films de Sam Raimi et de David Cronenberg précédemment cités, et ne pas s'attarder sur cette petite réalisation sans saveur ni reliefs.

 

Sur ce, je vous laisse.

 

 

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 21:47

affiche-hypothermia-2010-1.jpg

 

 

Ray et sa petite famille partent pêcher sur un lac gelé. Deux gonzes un peu lourds les rejoignent ensuite. Puis un monstre les attaque et les mange.

 

C'était donc le résumé d'Hypothermia, un film comme vous en avez vu des dizaines auparavant, et comme j'en verrai encore des dizaines dans le futur, si ma santé et ma patience me le permettent. Celui-ci compte tout de même parmi ses qualités une réalisation qui offre deux ou trois petits moments intéressants, et une gestion de son environnement sonore plutôt remarquable pour une production de si basse exploitation.

 

En-dehors de ces points positifs, on est en face d'une oeuvre dont la platitude narrative le dispute à l'absence totale d'originalité, nantie d'une fin tellement grotesque qu'on se demande si c'est une blague. Mais la palme – sans mauvais jeu de mots – revient sans conteste au monstre qui hante les profondeurs du lac, et qui consiste en un bonhomme vêtu d'un costume SM auquel on a rajouté des espèces de branchies et une mâchoire menaçante. Je vous jure que je n'exagère pas.

 

Sur ce, je vous laisse.

 

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 23:49

Paranormal-Activity-4-Poster.jpg

 

 

Alors que l'on s'attendait à une suite de Paranormal Activity 3, qui était lui-même une préquelle de Paranormal Activity 1 et 2, on se retrouve finalement en présence d'une suite de Paranormal Activity 2. On peut donc tabler sur le fait que Paranormal Activity 5 sera une préquelle du 4, à moins qu'il ne s'agisse de la suite de la préquelle de la suite du 2. Ou bien encore un remake du 1. Bref, ils n'ont pas fini de traire la vache sacrée. 

 

Sinon, quoi de neuf ? Pas grand-chose. Si le 3 était un peu moins raté que le 2, le 4 n'égale ni le 3 ni le 1, et se révèle donc du même niveau que le 2. Sachant que le 3 n'était pas non plus si terrible que ça. Enfin bref, il n'y a guère que le premier du nom qui mérite amplement d'être vu, les autres demeurant de pâles produits opportunistes qui vont finir à force par dégoûter les gens de l'original.

 

Seul point intéressant du film : ce personnage de gamine un peu désabusé baignant dans un environnement familial à la fois cossu et délétère. Est-ce que cet aspect est exploité à sa juste valeur ? Bien sûr que non. Et l'excellente actrice que se révèle être la toute jeune Kathryn Newton encore moins. Une petite séance de lévitation et c'est plié. Ça ne vole pas bien haut.

 

Bref, Paranormal Activity est un film brouillon et inabouti qui s'avère plutôt ennuyeux malgré quelques secondes, ou minutes si l'on veut être gentil, qui font se lever un peu les sourcils. Pas grand-chose d'autre à signaler. Je n'ai même pas l'envie de pondre un article correct sur ce film.


Et sur ce, je vous laisse.

 

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 22:47

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1988. Sur d'improbables caméras fonctionnant avec des cassettes VHS, ouaaah l'ancêtre, Dennis s'amuse à filmer ses deux belles-filles et le fantôme baptisé Toby qui semble bien décidé à s'incruster dans la famille. Et si vous avez vu les deux premiers Paranormal Activity, vous avez probablement une idée du résultat.

 

Cet article est pour moi l'occasion de rappeler quelque chose qui me tient à coeur : le premier Paranormal Activity, signé Oren Peli, est une pure merveille. Le second opus, qui s'amuse à tout expliciter et croit faire mieux que son prédécesseur en quadruplant le nombre de caméras, est pour sa part une sombre bouse. Alors qu'en est-il de ce numéro trois ? Ma foi, disons que l'on navigue entre les deux.

 

Une chose est certaine : les réalisateurs ont compris ce qui faisait l'intérêt du film originel de Peli et reviennent très nettement aux bases mêmes. On retrouve donc une gestion du temps volontairement pesante et une volonté de faire monter la tension de manière graduelle. Peut-être même un peu trop graduelle pour le coup : le film n'est pas exempt de longueurs et fait parfois bailler plus qu'autre chose. Mais il se distingue par quelques trouvailles intéressantes, en particulier cette caméra installée sur le système rotatif d'un ventilateur, qui offre des effets de mise en scène tout à fait passionnants et sensiblement bien exploités.

 

Hélas, tout cela serait fort bien si l'on n'était pas en présence d'une redite dont l'utilité est plus que contestable. A quoi bon refaire Paranormal Activity puisque celui-ci existe déjà ? Et si vous me répondez : « Ben, pour le pognon pardi ! », c'est que vraiment la notion de question rhétorique vous échappe...

 

Pour ne rien arranger, le film retombe pour sa dernière partie dans tout ce qui faisait le malheur de la suite de 2010 : explication, démonstration, rationalisation dans l'étrange. Les histoires de sorcellerie qu'on nous assène – et qui continuent probablement dans le 4 sorti l'année dernière – ne sont simplement pas intéressantes. On s'en fiche. C'est nul. Caca.

 

Bref, à de très rares exceptions, cette préquelle va puiser ses qualités comme ses défauts dans les deux films qui la précèdent. Une absence totale d'originalité qui fait que, sans être forcément pénible à voir, et même en parvenant par moment à maintenir le spectateur captivé devant son écran, on sort de tout cela en se demandant franchement si cela en valait la peine.

 

Sur ce, je vous laisse. Bloody Mary, bloody Mary, bloody Mary.

 

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 22:25

Poster-Prometheus-affiche.jpg

 

 

Avec Prometheus, je suis tranquille : le film a fait couler tellement d'encre à sa sortie que je peux m'épargner sans complexe d'en résumer l'argument ou de vous raconter le début. Vous avez forcément lu un article ou écouté un ami s'en charger pour moi auparavant, pour peu que vous n'ayez pas vous-même déjà vu le film, et dans ce cas je me demande pourquoi vous perdez votre temps à lire cet article !

 

De mon côté je n'avais pas entendu dire beaucoup de bien de cette réalisation. Il faut dire que le film a été annoncé à grand renfort de tambours et trompettes, tant et si bien que l'on était en droit d'attendre beaucoup, la meilleure manière en général de ressortir de la salle de cinéma déçu et frustré. Le film, crois-je savoir, n'a d'ailleurs pas été aussi rentable qu'espéré par les producteurs. Il faut croire que les grosses machines (hollywoodiennes comme françaises) ne marchent plus comme avant. On pourrait attendre des gens de l'industrie du cinéma qu'ils se remettent en question et conçoivent une nouvelle manière d'aborder la création cinématographique, mais il y a fort à parier qu'ils vont se contenter d'accuser Internet de tous leurs maux et charger le FBI de fermer un ou deux sites en guise de sacrifice adressé aux dieux de l'éternel profit facile.

 

Bref, revenons à Prometheus : j'avais donc entendu dire beaucoup de mal de ce film, et de fait je me le suis lancé devant les yeux en redoutant le pire. Et du coup, comme Ridley Scott ne filme pas avec ses pieds et que son bébé n'est objectivement pas un navet non plus, j'ai sensiblement passé un bon moment...

 

A vrai dire, les éléments les plus intéressants de ce film ne sont finalement pas ceux que le réalisateur cherche à mettre le plus en avant. Dés les premiers plans dans le vaisseau, on comprend la filiation avec Alien. Pas la peine d'aller chercher midi à quatorze heures, Scott nous ressort exactement les mêmes plans kubrickiens, et magnifiques par ailleurs, qui caractérisent l'incipit de son chef-d'oeuvre de 1979. Comme mes amis ne manquent jamais de spoiler sans vergogne les films qu'ils vont voir au cinéma, je savais par ailleurs que Prometheus s'affirmait comme une préquelle d'Alien. Une préquelle un petit peu bancale vers la fin d'ailleurs mais bon, on va dire que dans l'ensemble ça se tient. Sauf qu'on s'en fichait un peu, d'avoir une préquelle à Alien. Le début d'Alien est très bien comme il est, chercher à l'expliciter ou à le développer plus que de raison ne peut qu'agacer un spectateur qui a l'impression qu'on cherche à tout prix à le priver de son propre esprit critique, de sa propre capacité à imaginer et somme toute à créer.

 

Ce n'est pas non plus dans l'usage de la 3D que Prometheus trouve son intérêt, et je le dis avec d'autant plus de conviction que je l'ai regardé en 2D. Alors qu'en regardant Avatar, on sent que Cameron a misé sur la technologie avant tout et que nombre de ses plans ne sont que des cartes postales destinées à émouvoir le spectateur dûment lunetté et rassasié de publicités Haribo, Prometheus ne s'égare pas dans ce travers et les paysages quelquefois magnifiques qu'il offre à voir sont aussi impressionnants tout plats derrière l'écran qu'en relief sur vos genoux.

 

Mais alors, allez-vous me dire, qu'est-ce qui fait donc que j'ai tant aimé ce film ? Simplement son argument initial. La quête métaphysique qu'il met en scène. Et mieux encore : une quête métaphysique qui échoue, qui aboutit à la plus grande des désillusions. Le film aurait pu tourner autour de ce constat, d'une cruauté et d'une âpreté rare : ceux qui nous ont créés ont ensuite cherché à nous détruire. Les humains originels, les pères de notre espèce, ne sont pas des êtres sages et emplis de bonté à notre égard, mais des créatures violentes et peu promptes au dialogue qui, de toute évidence, nous détestent comme des mabouls. Avait-on vraiment besoin de mêler les aliens de Giger à une ambition scénaristique aussi superbe ?

 

Pour autant, rien n'est totalement gâché. Loin de là, même. Son relatif échec commercial et la déception qu'il a occasionné auprès de son public ne doivent pas cacher les qualités esthétiques et narratives de Prometheus. On est tout de même en présence d'un film très beau, impressionnant sans tomber dans la grandiloquence bon marché (façon Mission to Mars de Brian De Palma) et qui souffre sans doute d'avoir trop voulu s'éparpiller, trop cherché à s'accrocher à une figure populaire du cinéma de science-fiction dans l'espoir de s'offrir une légitimité, mouvement qui s'avère au final contre-productif tant l'idée originelle du film suffisait amplement à le justifier.

 

Ridley Scott ou pas, rien ne l'obligeait à nous ressortir un alien. Après tout, ce ne sont pas Thelma et Louise qui pilotent le vaisseau, et personne ne va lui en tenir rigueur non plus...

 

Sur ce, je vous laisse !

 

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 23:00

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Parce que Suzy ne supporte plus la petite ville dans laquelle elle se sent à l'étroit et rêve d'aller vivre à Chicago, la voici qui part vers cette grande aventure en compagnie de ses amis dans la remorque d'un camion dont le chauffeur a gentiment accepté de les prendre après les avoir trouvés malencontreusement en panne au bord de la route. Et comme nous sommes dans un film d'horreur, le périple qui se devait être une jolie virée décadente entre jeunes va se transformer en effroyable tuerie sanguinolente.

 

Prowl est ce qu'il convient d'appeler un film en dents de scie : d'abord on a droit au traditionnel prologue un peu longuet, puis une séquence claustrophobique plutôt réussie relance l'intérêt du film, puis on tombe dans le convenu avant d'avoir droit au twist classique et sans grande saveur, et cela jusqu'au dénouement prévisible de rigueur qui nous mène à une conclusion qui, elle, ne manque pas de beauté ni d'originalité.

 

On regrette même que le film n'ait pas choisi de développer tout ce qui se dit dans ses cinq dernières minutes plutôt que de nous raconter une histoire qui, sans manquer de mordant, ne casse tout de même pas non plus des barreaux de chaise. Une réalisation haletante, souvent réussie mais qui parfois se fourvoie dans des effets faciles, aide à donner au film un rythme agréable, mais le scénario, ses astuces et ses rebondissements, tombent trop souvent dans le cliché et la simplicité pour se révéler vraiment crédibles.

 

On peut toutefois saluer le fait que, pour un film nanti de toute évidence d'un budget très modeste, Prowl est nettement plus réussi et efficace que nombre de ses congénères et n'apparaît pas comme une énième série Z dénuée de talent ou de potentiel. Pour autant, on trouvera aisément dans le même registre bien plus urgent à regarder.


Sur ce, je vous laisse.

 

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 23:41

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Des apprentis « touristes de l'extrême » et leur guide autochtone se rendent clandestinement à Pripyat, ville proche des réacteurs de Tchernobyl qui fut intégralement évacuée en l'espace d'une nuit, au moment du fameux incident qui allait contaminer pour des siècles toute une partie de l'Ukraine. Leur envie était de batifoler et prendre quelques clichés saisissants d'une ville morte, demeurée inchangée depuis vingt-cinq ans. Mais ce qui se voulait une bien innocente escapade de mauvais goût ne tarde pas à se transformer en cauchemar.

 

On retrouve à la production de ce Chernobyl Diaries le nom d'Oren Peli, réalisateur du merveilleux Paranormal Activity et producteur, déjà, de l'excellent Insidious. Il faut croire que cet homme est l'enfant chéri du cinéma d'horreur de demain, le messie que tout le monde attendait pour mettre un terme à la mode débilitante du torture-porn, car cette fable macabre autour du tristement célèbre quatrième réacteur est une bombe. Sans mauvais jeu de mot.

 

Savamment réalisé par Bradley Parker, qui signe là une première réalisation de toute beauté et plus que prometteuse, le film se maintient dans un rythme haletant qui tient le spectateur accroché à l'image sans parvenir à s'en détacher une seconde. Une excellente gestion de l'espace sonore, un sens aiguisé de la narration, bref tout ce qu'il faut pour nous offrir un survival de toute beauté, qui ne tombe jamais dans la vulgarité et sait ménager ses effets jusqu'au bout.

 

Ajoutons à cela des comédiens qui connaissent parfaitement leur travail, avec une mention toute particulière pour Dimitri Diatchenko qui crève littéralement l'écran dans son rôle d'ancien militaire devenu guide de l'extrême, modulant son visage et son regard dans des expressions complexes et variées qui donnent une profondeur singulière sinon lyrique à son personnage. Et tant que l'on parle des comédiens, il faut bien avouer que la présence au générique d'Olivia Dudley, ange blond aux seins de rêve qui se révèle en prime excellente actrice, ne gâche rien.

 

Et alors, j'ai le droit de tomber amoureux moi aussi, non ?

 

Bref, nous voici en présence d'un film de grande beauté, un pur et vrai film d'épouvante dans la lignée d'un Blair Witch Project, un film nocturne et désolé qui se conclue au pied, littéralement, de la plus grande catastrophe écologique de l'histoire de l'humanité, parmi les radiations galopantes et les meutes de chiens errants. Entre autres.

 

Sur ce, je vous laisse. до свидания !

 

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 22:59

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Bárbara est une jeune étudiante légèrement frivole, dont le rêve est de rencontrer un futur chirurgien esthétique qui serait beau comme un Dieu et avec qui elle aurait deux enfants. En attendant que ce rêve ne se réalise, Bárbara joue les serial-killer, décimant son campus avec un certain talent couplé à un sens aigu du sadisme. Alors qu'elle pense avoir trouvé le grand amour en la personne d'un jeune homme dont elle s'imagine par erreur qu'il est également un tueur en série, ses nombreuses victimes reprennent vie à la suite d'une étrange manipulation neuronale et se lancent à sa poursuite.

 

Vous l'aurez compris, Sexykiller est un film dense. Il s'y passe beaucoup de choses. A tel point que l'on est en droit de se demander si l'intervention de zombies mangeurs de chair humaine était réellement nécessaire au scénario de cette comédie morbide qui aurait tout aussi bien pu s'en passer. Cette zombification tardive du film donne un peu l'impression que ses soixante premières minutes ne sont que le prologue des vingt-cinq restantes. Ou, si vous préférez, que ses vingt-cinq dernières minutes et ses morts-vivants déliquescents ne sont que le prologue des soixante premières, mais dans le fond, quel que soit le bout par lequel on l'attrape, il demeure un certain problème d'organisation du temps scénaristique.

 

Peut-être aussi est-ce une volonté revendiquée de la part du réalisateur et du scénariste. Après tout, Sexykiller ne manque pas de proposer des effets cinématographiques ou narratifs relativement inhabituels au sein du cinéma d'horreur, y-compris européen. Mais si tel est le cas, ce n'est pas une astuce des plus faramineuses. Le film fait nettement plus preuve d'originalité en nous offrant un personnage principal qui s'adresse directement à une caméra dont elle est la seule à suspecter la présence, ou simplement en voguant parmi les styles et les citations, passant du teen-movie au film de karaté, de Kill Bill à Evil Dead, sans jamais se départir de son ambiance originelle.

 

Sexykiller est un film surprenant. Comme l'héroïne le souligne elle-même, celui qui s'attendait à un nouvel avatar de Scream avec un peu plus de nichons en sera pour ses frais. Encore qu'en matière de nichons, tout amateur esthète y trouvera son compte. Pour le reste, il ne manquera pas d'être dérouté par le caractère violent, cruel, immoral et quelquefois hilarant de cette comédie noire, très noire, plus noire que noire, où les suffocations d'un jeune homme au visage prisonnier d'un emballage plastique sont accompagnées d'une musique grotesque, et dans laquelle la Barbie Girl façon Legally Blonde conserve au réfrigérateur la tête d'une de ses victimes pour l'utiliser comme accessoire d'Halloween.

 

Tout n'est pas parfait, et tout ne marche pas dans Sexykiller. Cependant, il serait dommage de ne pas dire que ce film, à défaut d'être un chef-d'oeuvre, vaut plus que largement le coup d'oeil de par sa singularité et la profonde méchanceté dont il sait faire preuve en se parant de tous les attributs de la plus sincère et la plus innocente des candeurs. On est bien plus près de l'univers d'un Alex de la Iglesia que de celle d'un Paco Plaza. Mais puisque apprécier l'un n'empêche d'adorer l'autre, qui irait s'en plaindre ?


Sur ce, je vous laisse !

 

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