Un blog consacré avant tout au cinéma d'épouvante et d'horreur.
Alors en gros, pour résumer brièvement : le monsieur, la madame, les trois enfants, les fantomes, le démon, la médium.
Ceci ayant été posé, posons le reste : quand Insidious commence, on se dit « encore un film bateau qui ne va pas briller par son originalité ». En tout cas, c'est ce que je me suis dit. Il faut bien reconnaître que je suis mauvaise langue et que je me dis toujours plein de choses dans ce genre-là, à tel point qu'à force ça me devient pénible de regarder des films en ma compagnie. Bref, j'étais sceptique.
Mais Insidious fonctionne, et fonctionne même à merveille. D'accord, il use et abuse des effets trampoline et s'amuse à nous faire sursauter à peu près toutes les deux minutes, mais il le fait avec une certaine intelligence, une habileté redoutable, et finit par instaurer une angoisse qui est tout sauf du chiqué. Plus fort encore, il parvient à la maintenir à un niveau égal durant à peu près tout le film, et les rares moments de pause (le déménagement, les deux assistants-médiums jaloux et truculents) ne sont que de brèves respirations qui jamais ne dissipent le stress qui accompagne son visionnage. Autrement dit, si vous avez l'intention de vous couper les ongles, ne le faîtes pas juste avant de regarder ça.
Petit à petit, Insidious nous promène dans un monde de plus en plus cauchemardesque, accumulant les images les plus épouvantables possible d'une manière probablement un peu putassière tant tout le bestiaire habituel du cinéma d'horreur y défile, mais encore une fois terriblement efficace. Et il se paye même le luxe de nous envoyer balader dans une autre dimension, où l'on fait la connaissance d'un démon à l'univers halluciné mais pourtant à peine survolé.
Parce que oui, c'est un film qui en rajoute, mais qui trouve le moyen de ne jamais s'appesantir. Je ne sais pas si cela se sent dans ma prose en ce moment précis, mais je viens à peine de le finir et je suis encore un peu sous le choc. Je viens d'en prendre plein la gueule, je sais rationnellement toutes les errances un peu grossières par lesquelles on m'a fait passer, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver que tout cela était merveilleusement bien dosé et équilibré, à la frontière du mauvais goût sans jamais tomber dedans. Un peu comme Rossini, vous savez. Ou John Williams.
Rien d'étonnant à ce que ce film soit produit par Oren Peli, réalisateur de Paranormal activity : j'ai ressenti à peu près le même niveau de stress devant l'uns comme l'autre de ces deux réalisations. J'ai très rarement la trouille devant un film mais pas de doute, cet enculé-là à trouvé mon point faible...
Bref, si vous avez envie de voir un film pour le coup vraiment flippant, qui trouve le moyen de ne pas sombrer dans un grand-guignol pitoyable à la fin mais au contraire se renouvelle de lui-même et nous plonge à mesure dans un monde de plus en plus hystérique, servi par des acteurs qui sont loin d'être mauvais, une approche visuelle fort bien maîtrisée et une musique de générique de fin à faire trembler une otarie, Insidious est fait pour vous. Pour le coup, il mérite franchement son titre.
De vrais films d'épouvante, qui cherchent à faire peur sans tomber dans le sadisme bon-marché ou la boucherie sans âme, ça n'est pas si fréquent ! Aussi j'adhère et je recommande.
Et sur ce, je vous laisse.