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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 23:25
Slumber-Party-Massacre-The-Poster-1.jpg

Au début, les filles avaient dit : « pas de mecs ». Elles voulaient se faire une soirée juste entre nanas. Et puis vous savez ce que c'est, il y a celle qui insiste pour faire venir son copain, et puis il y a les deux voyeurs puceaux du coin qui viennent s'incruster, et puis pour finir il y a le tueur psychopathe en cavale qui s'invite à son tour, et à l'arrivée on se retrouve avec cinq cadavres sur les bras et du sang plein les chips. Franchement, c'est pas cool !

Bon, trève de plaisanteries, nous voici en présence d'un slasher typique. Plus typique que The Slumber party massacre, y a pas. La principale originalité du film réside probablement dans le fait qu'il a été réalisé par une femme, ce qui est rare, autant dans le monde du cinéma d'horreur que dans l'univers du septième art en général. Pour autant, ça ne fait pas une grande différence...

Slasher typique donc, avec ses plans opportunistes sur les seins ou les fesses de ses actrices, notamment durant la scène de la douche commune dans les vestiaires du gymnase : la caméra insiste tellement sur la nudité (charmante) des donzelles qu'on se demande si ce n'est pas du second degré.

Slasher typique encore, avec ses personnages d'ados écervelés et plus ou moins obsédés sexuels. Filles ou garçons, ils ne pensent qu'à ça et ne parlent que de ça, ce qui nous donne des dialogues se voulant truculents mais bien trop caricaturaux pour fonctionner réellement. Au moins, on se marre volontiers. Par les temps qui courent, c'est toujours bon à prendre.

Slasher typique enfin, avec ses effets trampoline malheureusement trop prévisibles pour être efficaces, et sa mise en scène directement pompée aux films fondateurs du genre que furent Halloween (évidemment) ou Vendredi 13. Il y a bien quelques petites « trouvailles » par ci par là, mais la réalisation en abuse tellement qu'elles perdent rapidement de leur charme.

Une petite exception peut-être : le personnage du tueur. Dans les slashers, ils sont généralement masqués, ou au moins auréolés de mystère. Ici, pas du tout : c'est juste le killer-next-door absolu, dont on voit le visage tout de suite, dont on connaît le nom dès les premières secondes du film, et dont les motivations restent floues. Disons que durant la petite tirade qu'il débite vers la fin du film, le seul moment où il ouvre la bouche d'ailleurs, on comprend juste qu'il est cinglé. Mais ça on s'en doutait un peu. On saisit aussi qu'il a des comptes à régler avec les femmes, ou avec les hommes qui chassent l'escargot.

Son arme de prédilection : une sorte de perceuse électrice version king size. Le plan où une jeune femme parvient à couper une partie de la mèche à l'aide d'un couteau, suivi du regard incrédule de l'assassin sur son outil soudainement tronqué, relève peut-être de la métaphore phallique et, en l'occurrence, castratrice... Ce serait à mettre au crédit de la psychologie du psychopathe. Mais comme j'ai tendance à voir des zizis partout, je vous invite à prendre cette interprétation avec tout le recul qu'elle mérite...

L'absence de personnalité du tueur est sans doute le point le plus négatif du film. Souvent, dans les slashers, même dans les plus banals, c'est ce personnage qui sauve le film. Sans la création de Jason pour son second volet, Vendredi 13 n'aurait sans doute jamais donné naissance à la longue saga que l'on connaît. Et ici, il est bien terne, ce massacreur de nénettes. Et comme ce ne sont pas ses victimes qui relèvent le niveau, on a bien du mal à se sentir concerné.

N'allez cependant pas penser que j'ai détesté The Slumber party massacre. J'espérais un slasher exemplaire, et c'est précisément ce qu'il m'a été donné de voir. Avec sa collection de meurtres absurdes, avec sa musique minimaliste exécutée au synthétiseur, avec ses personnages aux réactions totalement irréelles, avec son ambiance cradingue et sa sirène de flics qu'on entend se profiler au loin une fois que tout est terminé... Pour qui aime le genre, et même si ce n'est pas mon préféré je ne crache pas dessus, c'est un plaisir de s'immerger dans de bonnes grosses années 80 et de se mater ça. On n'en sort pas grandi, on en retire même une certaine frustration, mais on savait à quoi s'attendre dés le début, alors pourquoi bouder son plaisir ? 

Mention spéciale pour la VF (aucune VO n'est disponible sur le dvd édité en France) qui fleure bon la bat-les-couilles de cette époque, et pour la scène où l'une des minettes, qui présentait tous les symptômes de la terreur deux minutes auparavant, se met à manger avec désinvolture de la pizza en utilisant le cadavre du livreur comme table improvisée... J'adore !

Sur ce, je vous laisse, et si vous vous demandez pourquoi les teenagers américaines changent de station dés que le speaker annonce qu'on fou dangereux s'est échappé de prison et rôde près de chez elles, dîtes-vous qu'elles ne sont jamais qu'une représentation de la jeunesse de l'époque, qui préférait aller regarder ce genre de films dans les drive-in plutôt que de s'inquiéter des décisions politiques de Ronald Reagan !
 
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commentaires

V
<br /> Pour l'instant on goûte les délices des dialogues pour l'instant. :-)<br /> Les filles entre elles qui fument des joints et lisent Playgirl:<br /> "C'est dommage que papa et maman n'aient pas divorcé avant ta naissance."<br /> "Ce n'est la taille de la bouche qui compte, c'est ce qu'on sait en faire."<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Un chef d'œuvre de plus.<br /> Quand même, l'affiche est fantastique, j'adore !<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Merci beaucoup pour cette critique, Cali Gari, ton enthousiasme et ton humour donnent envie de le visionner de suite !<br /> <br /> Alors, histoire de jouer l'enculeur de mouches (ton sport favori à toi aussi, me semble-t-il), un "s" a été oublié à "efficace" dans le 5e paragraphe. Dans ce dernier justement, "trampoline" est-il<br /> censé prendre un "s" ? N'est-il pas comme "effets brouillon" ou "effets bateau" ?<br /> <br /> Dans le 6e paragraphe, l'accent n'est pas le bon sur "dès".<br /> Enfin, dans l'avant-dernier paragraphe, il me semble que "présentait" n'a pas été conjugué avec le bon sujet.<br /> <br /> Voilà, je doute que les mouches volent très droit, désormais...<br /> <br /> <br />
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