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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 23:21

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Suite à une décision des « nouveaux pères fondateurs » de l'Amérique, la nuit du 21 au 22 mars est décrétée libre de toute contrainte légale : durant 12 heures, chacun est autorisé à commettre tous les crimes qu'il désire, et les services d'urgence sont suspendus. Une « purge » approuvée par une majorité d'Américains, qui a permis de faire chuter le taux de criminalité et a relancé l'économie en éliminant les pauvres et les indésirables, les classes les plus aisées ayant les moyens de se protéger durant cette nuit meurtrière. C'est le cas de la famille Sandin, jusqu'à ce que le gamin de la maison vienne porter assistance à un clochard que de braves étudiants avaient pris en chasse, provoquant ainsi leur fureur.

 

Que dire d'American nightmare ? Qu'une fois encore, son titre d'exploitation pour la France est nul. C'est un premier point. Que l'on change le titre d'un film anglais lorsque celui-ci est difficile à saisir, soit. Que l'on remplace un titre anglais par un autre titre anglais pour le public francophone, c'est déjà plus tendancieux. Mais que l'on prenne un titre anglais parfaitement compréhensible (The Purge) pour le remplacer par un machin aussi bateau et minable que « American nightmare », là je suis désolé, c'est juste avoir du guano en guise de matière grise. Les Québecois, qui sont plus intelligents que les distributeurs français, ont sorti le film sur leurs écrans en l'intitulant La Purge. Et on se demande vraiment pourquoi il en est autrement ici. A moins que l'on ne soupçonne le public français d'être idiot au point de ne pas connaître le mot « purge ». Bref, ça m'irrite.

 

Que dire d'autre ? Disons que le film est loin d'être inintéressant, au moins dans le principe. Certes, on est dans la fable horrible, mais un film qui choisit une allégorie pour montrer la violence de la société, pas seulement dans ses recoins les plus sombres mais aussi parmi les beaux quartiers et dans les jolies têtes blondes des futures élites de la nation, ça ne se refuse pas par les temps qui courent. La dimension satirique et politique de The Purge est audacieuse mais son scénariste/réalisateur remplit plutôt bien son contrat, si l'on excepte quelques éléments dont on se demande un peu ce qu'ils viennent faire là, mais cela ne dérange pas outre-mesure.

 

On regrettera tout de même le caractère hautement prévisible du film, non seulement dans son déroulement global mais aussi scènes par scènes. C'est toujours agaçant de savoir ce qu'il va se passer vingt secondes avant que cela n'arrive, et de voir une réalisation s'échiner à coller là-dessus des effets de suspens qui nous donnent plus l'impression de perdre notre temps. Manquant cruellement d'originalité, la réalisation n'est pas toujours à la hauteur de ses ambitions. Et la bande-son se voulant angoissante se révèle au final anecdotique et sans grand intérêt. On rentre dans le film, mais on ne s'y ronge pas les ongles non plus, ce qui semblait être le but premier de la chose.

 

C'est peut-être pour cela d'ailleurs que les méchants du lot, les étudiants propres sur eux chasseurs de clodos, sont affublés de masques à la Saw et se comportent comme des espèces de pantins démoniaques sous acide. Ici, on tombe vraiment trop dans le grand-guignol, et ces cinglés échappés de l'asile font de la peine plus qu'ils ne font peur. C'est l'un des plus gros points noirs du film. On ne balance pas des caricatures de Jason Voorhes dans un film qui se veut crédible, même pour le délire esthétique de la chose. Ça ne colle qu'à moitié.

 

A part cela, c'est un film qui se regarde bien, n'a pas trop de temps mort, offre des scènes vraiment réussies et maintient le spectateur attentif sans l'émerveiller non plus. Je ne sais pas si cela aurait pu être mieux, mais cela aurait clairement pu être pire. Si vous connaissez Orange Mécanique par coeur après l'avoir vu cinquante fois et que vous avez envie de regarder un autre film parlant de la violence inhérente à l'être humain et à ses sociétés, pourquoi pas celui-ci ? Mais ne vous attendez pas à l'oeuvre du siècle non plus...


Sur ce, je vous laisse !

 

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