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12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 23:27

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En rentrant chez elle après une soirée sympathique et arrosée, Eve découvre sa mère en train de se faire égorger par une espèce de nonne fantôme, ce qui évidemment ne lui fait pas plaisir. Suite à diverses péripéties, elle comprend qu'il lui faut aller en Espagne pour retrouver les traces de cette religieuse, qui assassine avec un certain sens de la créativité toutes les anciennes camarades d'internat de sa maman.


Je n'ai jamais été doué pour faire des résumés donc celui-ci ne vaut pas tripette, mais de toute manière je déteste cette facilité consistant à introduire son article en racontant l'histoire du film dont on s'apprête à parler. J'aurais pu essayer de trouver quelque chose d'un peu plus constructif, évoquer la nunsploitation par exemple, même si ce film n'en fait pas réellement partie, ou encore parler de La Religieuse de Diderot, ou à la rigueur le film qu'en tira Jacques Rivette, mais je n'ai ni lu l'un, ni vu l'autre, donc voilà...


Autrement, que dire de La Monja ? Que c'est un film espagnol, comme son nom l'indique, même si l'immense majorité des dialogues sont en anglais. Qu'on y retrouve comme co-scénariste Jaume Balaguero, le futur réalisateur de Rec. Et aussi que ce film m'a profondément déçu.


D'abord, je crois l'avoir déjà assez répété, je suis un grand admirateur du cinéma d'épouvante espagnol. Voilà un pays qui sait nous offrir des films intelligents, subtils et magnifiquement réalisés. Ensuite, l'idée de faire un film mettant en scène un personnage de nonne tueuse n'était pas pour déplaire à l'abominable athéiste anticlérical que je suis. C'est la raison pour laquelle j'espérais beaucoup, sans doute trop...


La Monja est d'abord atrocement lent. Cela ne me gêne pas plus que cela qu'un film soit lent lorsque cela colle à l'ambiance ou lorsque la narration le justifie, mais ici en l'occurrence ce n'est finalement qu'une lenteur très poseuse qui, loin de rendre l'intrigue captivante, la rend pesante et ennuyeuse. Dans la mesure où le scénario est d'une grande pauvreté et tiendrait sur le verso d'une feuille format A4, il eût été plus judicieux de torcher tout cela en une heure et quelques minutes plutôt que d'étaler pour atteindre le format « idéal » d'une heure trente...


Car en effet, avec ce film, vous n'assisterez à aucunes prouesses scénaristiques. On est dans le registre du rabaché comme ce n'est pas permis, et ce n'est pas le petit twist final qui rehausse le niveau. En fait, il apparaît même totalement gratuit et ne fait qu'en rajouter dans le déjà-vu-mille-fois. Quoi de plus banal pour un film banal que d'essayer de se conclure sur quelque chose de pas banal ?


Un point positif toutefois : la réalisation du film est souvent très belle et offre des plans, voire des tableaux, assez impressionnants. La symbolique de l'eau est puissamment traitée, de même que celle du reflet. En revanche, les apparitions de la nonne tueuse sont tellement grotesques qu'elles desservent totalement ce qui aurait pu être, au moins, une belle création esthétique.


Donc voilà, La Nonne n'est franchement pas le film sur lequel se précipiter si vous avez envie de voir quelques grands titres du cinéma fantastique ibérique. Même les fétichistes de l'uniforme clérical n'y trouveront pas leur compte. Les insomniaques sauront peut-être l'apprécier toutefois, tant c'est une oeuvre soporifique...


Sur ce je vous laisse, et si vous admettez qu'au moyen-âge on brûlait les sorcières, vous conviendrez qu'il est parfaitement normal qu'aujourd'hui on puisse noyer les nonnes !

 

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