Phantasm (1979) de Don Coscarelli

Bon alors en gros c'est l'histoire d'un très grand croque-mort qui éveille les soupçons d'un jeune garçon qui découvre qu'il est une sorte d'extra-terrestre semant des nains tueurs et des boules à pointes et têtes chercheuses sur les gens qui font mine de vouloir se mettre en travers de son chemin. Mais là je résume très grossièrement : en vrai, c'est beaucoup plus bordélique que cela.

Phantasm faisait partie des grands classiques que je n'avais pas encore vu, et cette lacune est réparée. Pour tout dire, le film est à peu près semblable à l'idée que je m'en faisais : un dernier avatar de la grande vague du cinéma d'épouvante des années soixantes-dix, se signalant par une grande créativité tant dans le circuit hollywoodien que dans la sphère indépendante. On y retrouve une ambiance souvent propre à cette époque, lente et capiteuse, proche du cinéma italien, mélangée à une mystique complexe et cruelle. Phantasm est, à n'en point douter, un pur produit de sa décennie finissante. A ce point, c'est presque un témoignage.

Est-ce à dire que le film a mal vieilli ? Un peu, oui, tout de même. Sans faire kitsch non plus, il y a quelque chose de terriblement daté dans la réalisation comme dans le scénario. Et la musique n'en parlons pas, elle est totalement pompée aux Tubular Bells de L'Exorciste...

Pour autant, on ne manquera pas de noter le talent déjà affirmé de Don Coscarelli, qui signe avec les moyens du bord un film déroutant, un peu fouillis mais efficace, et parcouru de très beaux plans qui sont autant de tableaux urbains mystérieux ou morbides.

Bref, Phantasm est un film à la fois typique et étrange, une oeuvre cauchemardesque et volontiers psychédélique qui, à bien des égards, apparaît un peu comme le précurseur de films à venir tels que Evil Dead ou, plus encore, Hellraiser. Un air de déjà-vu, mais un vent de renouveau.

Sur ce, je vous laisse !