Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 22:37

The_Possession_Poster-428x660.jpg

 

Après lui avoir acheté à un vide-grenier une bien joli boîte soigneusement close et nantie d'inscriptions en hébreu, Clyde constate un changement radical de comportement chez sa petite fille de dix ans, qui semble souvent éteinte et s'amuse à planter des fourchettes dans les mains des gens. Il s'avère que la boîte en question a tendance à parler aux fillettes, à prendre le contrôle de leurs âmes ou à défenestrer leurs professeurs. A part ça, ce film est tirée d'une histoire vraie...

 

Bon, là je fais dans l'ironie bon marché, j'en conviens volontiers, mais ça a le don de m'énerver, ces films d'horreur qui prétendent raconter ce qui s'est réellement passé quelque part. Je crois en avoir déjà parlé auparavant d'ailleurs. Ce n'est pas parce qu'une famille de cinglés religieux a cru voir un dibbouk dans une boîte Ikea des années trente que l'on doit forcément en faire un film prétendant raconter des faits véridiques. Si chaque film d'horreur qui le prétend était réellement inspiré d'une histoire vrai, on habiterait tous Monstropolis.

 

En tout cas, et ça nous change des films de zombies (que j'adore toujours autant, je vous rassure), nous voici en présence d'un film d'exorcisme totalement roots. Oubliez Emily Rose (quoique la gamine s'appelle aussi Emily dans The Possession) ou Le Dernier exorcisme, ici Sam Raimi producteur et sa maison Ghost House nous plonge dans la mythologie juive, plus talmudique que ça tu meurs. C'est d'ailleurs un contrepoint intéressant au chef-d'oeuvre de William Friedkin qui, tout en signalant que l'exorcisme se pratiquait également chez les rabbins, mettait cependant l'accent sur le religion catholique romaine.

 

Hélas, on restera un petit peu sur sa faim. Alors que la mythologie juive est passionnante à bien des égards, alors que la religion juive propose des variantes, des courants et des sectes d'une rare complexité et porteuse de tout un bestiaire théologique dont il serait probablement fascinant d'exploiter la poésie qui en émane, The Possession se contente de survoler tout cela très rapidement, façon Madonna avec la Kabbale. D'ailleurs, l'exorcisme lui-même, dont on était en droit de penser qu'il serait le point d'orgue du film, est somme toute très succinct et bien moins apocalyptique que ce que tout le monde semblait redouter. D'accord, ça ne se déroule pas dans les fleurs non plus, mais le Père Karras en avait tout de même bien plus pris dans la gueule.

 

En fait, le film souffre d'une réalisation en dent de scie. Sa première partie, façon drame conjugal avec invasions de papillons de nuit, a quelque chose de Amityville et laisse un peu le spectateur sur sa faim, quand la deuxième partie, nettement plus intéressante, vogue entre moments de très belle intensité et passages bien plus convenus et à la limite d'être ennuyeux. On saluera l'instant de prouesse que représente la scène où la mère et sa fille possédée se confrontent dans une cuisine obscure au sol jonché de débris de verre, mais on ne pourra pas s'empêcher de sourire en découvrant ce que donne d'essayer de faire passer une IRM à une démone.

 

Sans parvenir à égaler Friedkin, The Possession est tout de même un film d'exorcisme (ou, disons, de possession démoniaque) nettement meilleur que la plupart de ses congénères. Est-ce que cela veut dire que c'est un bon film ? Je ne suis même pas sûr d'avoir envie d'aller jusque là. Il offre juste quelques scènes qu'un amateur du genre ne regrettera pas d'avoir vu, même s'il ne fait pas preuve dans son ensemble d'une originalité renversante.

 

Sur ce, je vous laisse. Shalom.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires