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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 21:33

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L'histoire classique, vous savez : des touristes en Australie à qui l'on promet de voir de beaux crocodiles, et qui finissent par en voir un de tellement près que certains ont même la chance d'en visiter le système digestif. Pas la peine d'aller chercher plus loin au niveau du résumé.

 

On m'avait chaudement recommandé Rogue, en m'expliquant que c'était là un film de crocos pas comme les autres, la rolls du genre en quelque sorte, qui allait me faire oublier toutes ces minableries incroyables que le cinéma de genre a produit autour de cet animal si affable. Les bons films de crocodile, franchement, ça se compte sur une seule main à laquelle il manque des doigts... Et encore, je n'en suis pas si sûr, je n'ai tout en écrivant ces lignes aucun exemple pour me venir en tête. Sachant que Eaten alive de Tobe Hooper n'est qu'à moitié un film de crocodile, et que la trilogie des Crocodile Dundee ne saurait compter, aussi bonne soit-elle. Non, franchement, tous les films traitant de ce thème qui me reviennent en mémoire m'ont paru poussifs, banals, ennuyeux et prévisibles. Y-compris ceux dont j'entendais dire le plus grand bien. Voilà pourquoi j'étais quelque peu méfiant en insérant Rogue dans mon lecteur dvd...

 

Première déception : l'édition que j'ai acheté ne propose pas de sous-titres français, seulement des sous-titres néerlandais. Me voici donc contraint de regarder le film en version française, et après cela certaines compagnies s'étonnent du piratage. Evidemment, si j'avais su qu'en achetant le film je serais obligé de le regarder en version doublée, j'aurais gardé mes sous et serais directement allé le choper sur la mule... Mais bon, tant pis. Pour le coup, le doublage des acteurs n'est pas trop mauvais et la disharmonie entre les dialogues et les mouvements des lèvres ne heurte pas trop le regard. Alors j'ai fait avec sans rouspéter au-delà du raisonnable.

 

Peut-être que trois paragraphes d'introduction et de propos liminaires sans intérêt aucun, ça commence à faire beaucoup, alors je vais entrer directement dans le vif du sujet : Solitaire n'est pas un mauvais film. Est-ce un bon film pour autant ? Pas spécialement non plus...

 

Toute la première heure du film m'a agréablement surpris : l'histoire prend vraiment la peine de se mettre en place, on s'interrompt volontiers sur tel ou tel personnage, on crée des associations entre tous ces braves gens qui ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam en observant leurs mimiques, leurs manies, leurs travers, bref tout est fait pour que le spectateur puisse développer envers chacun des protagonistes une véritable et sincère empathie. On est donc loin des habitudes des films de crocos conventionnels, au sein desquels les personnages ne sont jamais que des repas que l'on sert à heures fixes à la grosse bêbête qui les dévore en roulant des yeux sur de la musique flippante, généralement saturée de percussions. De la même manière, lorsque les choses vont sérieusement commencer à se gâter pour le charmant petit groupe, la réalisation ne tombe pas dans des excès grotesques et continue à s'attarder autant que possible sur chacune des personnalités qui le composent. Bref, la volonté marquée de coller au plus près à l'humain est plus que louable. On est bien plus dans un cinéma façon Open Water ou même Terreur dans la savane que dans un survival de basse exploitation typique. Même si cela ne fait pas forcément des chefs-d'oeuvre, cette approche a tout de même le mérite d'être vraiment intéressante.

 

Cependant, c'est aussi cela qui fait que Solitaire perd de sa crédibilité dans sa dernière demie-heure. Dés lors que l'accent est mis sur le caractère gigantesque du méchant croco, puis sur la lutte sans merci qui va l'opposer à l'un des personnages principaux, on sort de ce champ si humain pour rentrer dans celui du pur et simple et bête et basique film d'action pas terrible. Le changement de ton comme de rythme n'est pas si mal amené, mais il n'en demeure pas moins quelque peu déroutant, sinon décevant. Sans parler du « réalisme » du film, qui finit par en prendre un sacré coup quand on voit la manière dont le crocodile passe de vie à trépas...

 

Bref, voilà un film qui ne commence pas comme les autres mais se termine à peu de choses près de la même manière que ses congénères. C'est d'autant plus regrettable que, sur la forme, Solitaire est à peu près similaire à bon nombre de réalisations du même acabit. En somme, il n'avait que le fond pour se démarquer réellement, et n'y arrive qu'imparfaitement. Ça n'en fait pas un mauvais film, et même loin de là, mais on reste sur sa faim. Comme souvent avec ce genre de productions.

 

Sur ce je vous laisse, et si comme beaucoup vous avez la phobie des crocodiles, alors évitez les marais australiens, les Bayous, ainsi que le Cap-Nègre en été...

 

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commentaires

M
<br /> La même année est sorti Black Water. Un film que je te recommande de regarder.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Merci du conseil. :)<br /> <br /> <br /> Mais en fait j'ai vu Black water voici un petit temps déjà. Et je dois avouer qu'il ne m'avait pas convaincu du tout...<br /> <br /> <br /> <br />