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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 00:59

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Ces dernières années, on a eu droit à tellement de remakes bidons ou de suites opportunistes dégueulasses que chaque fois qu'un film sort en reprenant un mythe du cinéma d'épouvante, je me mets immédiatement à craindre le pire par pur et simple réflexe. La confiance ne règne plus, c'est triste à dire mais c'est comme ça. Et pourtant, au milieu de l'océan de médiocrité dont nous ont submergé les producteurs paresseux et les réalisateurs tacherons, au milieu des Amityville 2004 ou Day of the dead 2008, il y a eu de vraies et de belles surprises. L'Armée des morts, faux remake mais vrai bonheur, en fait partie. Et ce Predators tout neuf, signé Nimrod Antal, également.

 

Il faut bien reconnaître que, concernant le personnage du Predator, la méfiance était d'autant plus au rendez-vous que les deux Aliens vs Predator sont particulièrement mauvais. Enfin, non, pardon : le premier est particulièrement mauvais. Le second, lui, est singulièrement mauvais. Nuance.

 

Le seul intérêt de ces deux films résidaient vaguement dans le fait qu'ils proposaient un peu plus de détails concernant les Predators. Cela restait toutefois particulièrement succinct : disons qu'on y apprenait que l'Alien est l'ennemi mortel du Predator, ce qui n'a rien de surprenant dans la mesure où l'Alien est l'ennemi mortel d'à peu près tout ce qu'il croise sur son chemin, à la manière des Critters en somme mais en moins rigolo. On y découvrait aussi que le Predator est capable de coopérer avec des humains, voire de se lier d'amitié (si j'ose dire) avec eux. Mais cela n'avait rien de surprenant : Predator 2 présentait déjà cette espèce extraterrestre sous un jour tout ce qu'il y a de plus social et sociable. Donc bon...

 

Bref, après ces deux bidules un peu étranges, en espérant qu'il n'y en aura pas de troisième, Predators était un projet qui avait de quoi laisser perplexe. D'autant que, durant un certain temps, courut la rumeur que ce film serait un remake du premier. Fort heureusement il n'en est rien ! Et quand j'emploie des formules du genre « fort heureusement », c'est vraiment que je suis content, vous pouvez me croire sur parole.

 

Non seulement Predators ne cherche pas à pomper sur ses prédécesseurs, mais il choisit même de renouveler l'intrigue d'une façon assez spectaculaire. Rappelons que, dans le premier Predator, Schwarzy et son équipe de gros bras se faisait traquer comme du gibier par un de ces extraterrestres, au beau milieu d'une jungle touffue. Dans le second, Danny Glover devenait la proie favorite d'un autre de ces mêmes extraterrestres, à Los Angeles durant un été caniculaire. Dans Predators, on change tout simplement de planète : les humains sont sélectionnés puis enlevés pour alimenter une vaste réserve de chasse située dans un autre monde. Certes, au final, l'enfer vert dans lequel ils se retrouvent à évoluer n'est guère différent de ceux que l'on peut trouver dans n'importe quel survival se déroulant sur notre bonne vieille Terre, mais pour autant je m'en voudrais de bouder mon plaisir ou de ne pas saluer cette louable innovation.

 

Mais il convient de préciser que, si Predators ne pompe pas sur ses illustres ancêtres, il ne commet pas non plus l'erreur dramatique de renier leur héritage. On retrouve dans le film d'Antal l'inimitable ambiance d'un Predator : films d'actions rock'n roll mais jamais frénétiques, rythmés sans s'affoler bêtement, puissants sans faire dans la violence gratuite. Un savant dosage s'agrémentant d'un soupçon d'humour et d'ironie, et aboutissant à chaque fois à un spectacle devant lequel on se délecte sans complexes.

 

Bon, là je fantasme peut-être un peu tout de même : il y a deux ou trois choses à reprocher à Predators. Le fait, par exemple, de vouloir dresser une galerie de personnages assez dense, de chercher à créer des interactions entre-eux, mais d'avoir du mal à dépasser le stade du cliché. Il est difficile pour un film de s'enrichir de personnages pauvres. Et l'on peut déplorer ce parti-pris consistant à faire dans l'ontologie bornée quand l'occasion était donnée aux scénaristes de tellement plus développer la connaissance que l'on pourrait avoir du Predator, de cet être complexe, chasseur invétéré et cruel mais doué d'une grande intelligence et nanti d'une science impressionnante. Tout au plus découvre t-on qu'il existe deux « castes » chez cette espèce et qu'elles se font une guerre sans merci. L'une serait plus féroce que l'autre. C'est un tantinet décevant de facilité.

 

Ces humains dont on se demande s'ils sont gentils ou méchants, dont on découvre quelques bribes d'humanité, dont on réalise qu'ils ne sont pas tous ce qu'ils sont censés être, et patati et patata, ce n'est franchement pas le côté le plus captivant du film et c'est pourtant cela qui sert de fil conducteur au sein de la narration. L'effet Cube, peut-être... Pour autant, cela se supporte aisément, dans la mesure où Predators n'a pas pour ambition de sombrer dans le drame psychologique : les moments de parlotte surnuméraires sont rapidement contrariées par de bonnes grosses scènes de tumulte guerrier des familles qui remettent le tout en place. Et ces scènes, il faut le dire, sont très réussies. Je ne suis vraiment pas un fanatique des films d'action mais là, je signe des deux mains. Le réalisateur nous gratifie même d'un duel à l'épée de toute beauté et de haute voltige, ainsi que d'un intéressant retournement de situation vers la fin du film, lorsque le Predator se retrouve victime d'un ennemi « invisible ». Bref, ça bouge beaucoup, mais surtout ça bouge bien.

 

En conclusion, j'étais ravi de revoir mes copains moches comme des poux. De tous les extraterrestres que le cinéma d'horreur/science-fiction a inventé, c'est cette espèce de sangsue humanoïde avec ses dreads de rasta qui sera toujours ma préférée. Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça. J'étais d'autant plus ravi de les revoir que je n'étais pas en face d'un ratage ou d'un navet, mais d'un film de qualité, respectable et respectueux.

 

Sur ce je vous laisse, et si vous trouvez que la « qualité » des articles de ce blog laisse quelque peu à désirer en ce moment, vous avez parfaitement raison mais que voulez-vous que je vous dise ? Quand on n'a pas assez de choses à dire, on se débrouille. Quand on en a trop, on s'embrouille...

 

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commentaires

V
<br /> Découvert cette semaine.<br /> Perception mitigée, si le début est particulièrement original, cette mise en situation mystérieuse de ces protagonistes spécialistes de l'artillerie lourde, la fin se range dans les films de baston<br /> pour moi et devient lassante.<br /> Le petit plaisir de contempler ces gueules de phacochères acnéiques est en effet indicible. :-)<br /> <br /> <br />
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